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C’est un incident diplomatique dont le premier ministre britannique, Keir Starmer, se serait bien passé. Mardi 22 octobre, l’équipe de campagne de Donald Trump a officiellement porté plainte auprès de la commission électorale américaine pour « interférence étrangère flagrante ». En cause, un message posté sur le réseau LinkedIn mi-octobre, et effacé depuis, par la responsable des opérations du Parti travailliste britannique, Sofia Patel.
Elle s’y vantait d’avoir « près de 100 membres du parti » prêts à faire campagne pour la candidate démocrate, Kamala Harris, dans des swing states (« Etats pivots » ou « clés ») américains et elle encourageait d’autres membres du Labour à les rejoindre. Des étrangers peuvent participer (tracter, faire du porte à porte) à une campagne américaine à condition d’être volontaires et de financer leur séjour et déplacements sur leurs deniers personnels. Les volontaires du Labour ont fait – ou font campagne – « sur leurs propres frais, en accord avec les règles et les lois », a affirmé un porte-parole du Parti travailliste britannique, mercredi, se défendant de toute violation de la loi électorale des Etats-Unis.
Le message de Sofia Patel était peut-être maladroit étant donné la sensibilité de la campagne américaine. Il est cependant vrai que les contacts et échanges entre le Labour et le Parti démocrate ont toujours été intenses. A l’été encore, une bonne partie des caciques travaillistes et des conseillers de Keir Starmer ont participé à la convention démocrate à Chicago – et ils sont repartis frappés par la différence d’atmosphère des deux côtés de l’Atlantique, euphorique à l’époque à Chicago, morose au Royaume-Uni, malgré leur victoire aux élections du 4 juillet.
Parallèlement, les liens sont forts entre les conservateurs britanniques et les républicains américains. La droite des Tories n’a pas ménagé sa peine, ces dernières années, pour singer la dérive populiste des républicains. L’ex-première ministre Liz Truss a participé en février à la Conservative Political Action Conference, un des grands rendez-vous des conservateurs aux Etats-Unis. Nigel Farage, le chef du parti d’extrême droite Reform UK, qui se vante d’être « l’ami » de Donald Trump, a participé à plusieurs meetings de l’ancien président.
Il n’empêche : cela fait des semaines que Keir Starmer et son ministre des affaires étrangères, David Lammy, tentent de nouer des relations avec Donald Trump pour ménager l’avenir et cet épisode risque de ruiner leurs efforts. Fin septembre, en marge de l’assemblée générale de l’ONU, Keir Starmer a déjeuné avec Donald Trump à la Trump Tower à New York. A l’issue de cette première rencontre, le premier ministre britannique a jugé qu’il était « bon » qu’il rencontre le candidat républicain. Donald Trump a, pour sa part, trouvé Keir Starmer « très gentil ». Avant la victoire du Labour, David Lammy avait taxé l’ex-président américain de « fasciste » et de « sympathisant néonazi sociopathe »…
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